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(Conférence de Presse mardi 26 août 2003)

 

Voici les grandes lignes de la conférence de presse qui s'est tenue ce mardi matin 26 août 2003 dans les salons de l'hôtel de ville de Lourdes, au cours de laquelle Jean-Pierre Artiganave, maire de Lourdes et Didier Ribeyrolles, commissaire de police de Lourdes, sont intervenus pour faire le bilan du 47e pèlerinage des Gitans et des gens du Voyage qui s'est achevé dimanche soir dans la cité mariale.

"Le pèlerinage 2003 doit être une référence"

Jean-Pierre Artiganave : "Je crois que ce pèlerinage doit être pour nous, et pour aussi les responsables, la norme et la référence. On peut considérer dans ce qui sera le dernier bilan 2003 de ce pèlerinage que les choses se sont correctement passées, sans incident notable, dans le bon ordre et avec une certaine discipline cette année quant à l'occupation des terrains homologués. Je pense que les Lourdaises et les Lourdais l'ont vécu ainsi. Ils sont, je crois, satisfaits de la conduite des opérations pour cette édition 2003. Un certain nombre d'éléments nous confortent dans l'idée que plus les années passent, plus nous organisons. C'est le fruit d'un travail très en amont qui commence dès février et c'est le fruit et l'objet d'une collaboration étroite avec notre seule interlocuteur qu'est le commissaire de police de Lourdes, ainsi que ses hommes. Plus d'organisation, c'est un meilleur pèlerinage. Tous les deux depuis trois ans, nous appelons, en particulier les "organisateurs" à aussi plus d'organisation et de maintenance s'agissant de ce pèlerinage. Je crois pouvoir dire que petit à petit le message et le discours sont entendus.

Deuxième élément : il est clair que l'avancée souhaitée et obtenue des dates (entrée, sortie) du pèlerinage, a payé. Lourdes, au lundi de sortie du pèlerinage,en tout cas les terrains homologués et l'ensemble du territoire sont libres de toute caravane. Cette avancée de dates avec d'autres éléments ont permis, je crois, de mieux considérer par les voyageurs ce pèlerinage comme une démarche plus religieuse que d'habitude. Le 21août, il y avait quasiment 1 000 caravanes sur Lourdes. On est loin des chiffres de 2001. On est relativement loin des chiffres de 2002. A 1000 caravanes, ce pèlerinage est beaucoup plus gérable qu'à 1200 ou 1300 caravanes, c'est une évidence.

Aucun espace centre ville n'a été occupé cette année. Les conditions climatiques ont joué sur un point, à savoir la très bonne occupation du terrain tampon d'amont de l'Auxilium-Vizens. On est parvenu à une occupation de quasiment 200 caravanes en pointe sur ce terrain. Dorénavant, nous sommes très coordonnés et dans le dialogue permanent avec les services de police. Ce qui nous permet de la flexibilité, de l'organisation et du calme. Donc, ce sera un pèlerinage 2003 qui pour nous doit être une référence Evidemment avec les organisateurs, nous tirerons cet hiver les leçons de cette édition 2003 afin d'avoir une édition 2004 qu'il ne faut en aucun cas préjugée aussi bonne que celle-là.

Un double environnement permet aussi, dorénavant je le crois, de mieux réguler la venue des voyageurs sur Lourdes à cette époque. La première chose, c'est le niveau d'organisation, de disponibilité, de coordination des personnels et des cadres sous la houlette du commissaire de police de Lourdes. Le cadre des lois Sarkozy, c'est incontestable, offre désormais une meilleure conduite générale. En tout cas, c'est ce que nous constatons sur place à Lourdes. On peut constater une forme d'appréhension par rapport à un dispositif qui renforce sur le plan juridique la sécurité de ce type de véhiculation sur Lourdes et de présence importante de voyageurs.

On a noté un changement notable de comportements, dans la phase amont du pèlerinage. C'est peut-être lié aux conditions climatiques. C'est sans doute lié aussi à ce que les voyageurs par le biais de leur organisation, connaissent les dispositifs mis en place sur Lourdes tant sur le plan pratique des terrains que sur le plan sécuritaire. Sur cette phase, les voyageurs ont fait montre d'une meilleure discipline. Pour ma part, je relève deux éléments notables que je regrette profondément. Le premier c'est le saccage de la bergerie, de la chapelle, du terrain de l'Auxilium-Vizens. Pour nous, c'est plus l'objet d'une provocation que directement lié au pèlerinage catholique des gens du voyage. Le second et en tant que maire, je ne peux que réagir, c'est la destruction sur le nouveau terrain d'accueil permanent de l'Arrouza II de quasiment l'ensemble du dispositif électrique.

Ceci dit et du fait de cette organisation, ce sera sans doute le pèlerinage le moins cher pour la communauté lourdaise depuis très longtemps. Comme chaque année, nous publierons cet automne le bilan complet, financier de ce pèlerinage".

Didier Ribeyrolles, commissaire de police : "Bien sûr, je rejoins le bilan globalement positif fait par M. le Maire. Je pense que l'élement déterminant c'est l'élément quantitatif en termes d'occupation. Il est vrai que les conditions météo à la différence de l'année passée ont été très favorables, on sait aussi que le calendrier des vendanges a été avancé et que les voyageurs accèdent à cette activité économique. Malgré la disparition du terrain tampon sur Juillan, l'Auxilium a parfaitement assuré la première partie du transfert. Les autres éléments novateurs ont été le calendrier qui correspond en termes de flux à la meilleure période et le nouveau cadre juridique qui résulte de la loi du 18 mars 2003 portant sur la Sécurité intérieure qui a créé le délit d'installation illicite (article 322-15-1), mais qui n'a pas été constaté ni appliqué. Cet arsenal été suffisamment médiatisé pour avoir des effets bénéfiques. Voilà deux éléments sur lesquels nous nous sommes appuyés.

J'insisterai sur l'importance de l'organisation en amont et la coordination pendant ce rassemblement. C'est la condition sine-quanum d'une parfaite réalisation aussi bien au niveau de la réactivité du dispositif que de l'anticipation. Nous avons aussi sensiblement accru - je pense que les Lourdais l'ont vu, les voyageurs également - notre activité verbalisation. Mes personnels ont pu le constater : manifestement les comportements changent. Autant tous les dispositifs de lutte contre l'insécurité routière ont eu des effets sur l'ensemble de la population , les voyageurs se sont sentis aussi concernés par ces dispositions. Je pense que notre politique un peu plus répressive en la matière a eu des effets. Les contrôles faits sur réquisitions du Procureur de la République dans le cadre de la loi dite Sarkozy, permettant la fouille des véhicules, en sortie de Lourdes ont eu un effet également en termes de dissuasion. Je rappelle que ces contrôles n'étaient pas dirigés, c'est une évidence, contre la communauté des gens du voyage. L'application de la loi ne peut pas être discriminante. Je relèverai l'absence d'incidents significatifs, je dirai même l'absence de tout incident. Je me garderai d'imaginer et d'idéaliser le 48e pèlerinage. Il faudra rester vigilant, organisé, coordonné. On se garde de faire aujourd'hui de l'autosatisfaction. On connaît les forces de notre organisation, on saura répondre aux attentes et savoir réagir aux nouvelles conditions de cette manifestation".

A noter que ces contrôles ont permis d'interpeller une personne recherchée dans le cadre d'un mandat d'arrêt. "On a eu des résultats significatifs", a noté D. Ribeyrolles qui a rappelé que le mois d'août et la mi-juillet représentent presqu'un tiers de l'activité de voie publique. "Il y a une corrélation, c'est évident, entre les flux et la délinquance constatée. Mais il n'y a pas de corrélation directe avec la communauté des gens du voyage et la délinquance constatée".

(Propos recueillis par Gérard MERRIOT)

PS. Dans nos prochains flashs, nous rapporterons le point de vue du commissaire de police de Lourdes. Et nous donnerons aussi les réponses du maire à deux questions d'internautes, laissés sur la messagerie de lourdes-infos.com


 

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