Journal d'informations en ligne

(Conférence de Presse mardi 26 août 2003)

 
Deux questions posées au maire par deux internautes
Les réponses de Jean-Pierre Artiganave, maire de Lourdes

Avant la conférence de presse du maire de Lourdes prévue le mardi 26 août 2003, nous avions invité les internautes à nous adresser leurs questions que nous avons ensuite posées à Jean-Pierre Artiganave qui ne s'est pas dérobé, comme on va pouvoir le constater ci-dessous

Question de Jean

Il se murmure à Lourdes, avec de plus en plus d'insistance, qu'un accord plus ou moins tacite a été mis en place entre la mairie, le commissariat et la gendarmerie afin de minorer les incidents relatifs au dernier pélerinage des Gens du voyage.
Est-ce que cette disposition a été prise pour ne pas mettre de l'huile sur le feu ou est-ce pour que vous, Monsieur ARTIGANAVE, vous puissiez pérorer et pontifier à l'heure du bilan.

Réponse du maire

JPA : "Vous avez remarqué que les propos du maire et du commissaire de police étaient très modérés. On peut toujours imaginer, et cette société est assez propice à ça - cela va du gouvernement mondial à X-Files - une chape de plomb qui est informative, ceci afin de minimiser dans l'ordre du pèlerinage des gens du voyage, de la délinquance comme dans un certain nombre d'autres ordres, ce qui se passe réellement. J'ai devant moi un certain nombre de professionnels de presse qui sont assez sur le terrain, en particulier pendant le pèlerinage, qui sont très attentifs au moindre incident. On vit dans un espace démocratique et journalistique important en France. Vous êtes les témoins n°1 de quelque événement, de quelque manifestation qui puissent se dérouler dans l'ordre du politique, du social, dans l'ordre du pèlerinage des gens du voyage. Donc, chacun peut constater les choses, ce qui est pour moi la meilleure jauge, au-delà de la question de cet internaute c'est le jugement des Lourdaises et des Lourdais sur l'édition 2003 du pèlerinage. J'en resterai là. Chaque année, nous jouons le jeu de la vérité et le jeu de la transparence. Nous publions des statistiques et des chiffres qui sont vérifiables. Nous manifestons parfois un agacement vis-à-vis d'incidents. De toutes façons, ce pèlerinage à 1000 ou 1200 caravanes ne passera jamais inaperçue. Globalement, sur les appels téléphoniques reçus cette année, ça a été le grand calme. Donc, ça manifeste d'une attitude et d'un déroulement des opérations qui nous semble - et sans pérorer - satisfaisants. Quand les choses se passent bien, il faut le dire, comme lorsqu'elles se passent mal, exemple en 2001. Moi, je ne pérore pas. Je crois que le commissaire de police a bien résumé la situation qui est la nôtre."

Didier Ribeyrolles, commissaire de police, se sentant interpellé, réfute lui aussi toute référence à une chape de plomb : "C'est par la transparence, la communication que l'on ramène les choses à leur juste mesure, à leur juste valeur. Vous savez très bien que ce n'est pas dans la doctrine du ministère de l'Intérieur de masquer et encore moins pour un phénomène qui a suffisamment de sources vérifiables et d'interlocuteurs pour avoir les choses en direct et en temps réel. Si le commissaire avait ce pouvoir là, il serait magicien".

Question de Rico

Le futur camp des gitans Avenue Mgr.Rodhain a subi des dégradations pendant le pélerinage. Qu' en est- il exactement ? Et qui va payer les dégâts? D'autre part, le Maire a déclaré que l'organisation du pélerinage remboursait les frais d' électricité et d' eau des divers camps mis à la disposition des gitans. Remboursent-ils la totalité des consommations ? Ou seulement durant la période officielle du pélerinage, alors que les camps sont mis à disposition bien avant les dates prévues ?

Réponse du maire

JPA : "D'abord, les camps ne sont pas mis à disposition bien avant les dates prévues. On a un calendrier précis d'occupation des terrains qui commence par le terrain de l'Auxilium-Vizens à la fin du mois de juillet. Nous suivons et respectons fidèlement ce calendrier avec une souplesse nécessaire à partir de la Nuit de la Paix. La jauge, c'est la Nuit de la Paix et la journée du 15 août, pour l'occupation des terrains homologués. Le terrain du petit-couvent a ouvert le 14. Sur les consommations d'eau et d'électricité, toujours la transparence et la vérité : ce pèlerinage n'est pas un pèlerinage riche. Ce n'est pas une organisation de nababs. Le pèlerinage catholique vers Lourdes n'a rien à voir comme étant l'exemple des grands rassemblements évangélistes qui se déroulent dans une autre topographie de lieux. C'est très facile de mettre 6000 ou 7000 caravanes sur une base aérienne, comme des raveurs sur des laissés d'autoroute. Ici, à Lourdes, nous avons une topographie pernicieuse puisque c'est autour de la Grotte de Massabielle que s'organise ce pèlerinage. En termes d'organisation et de finances, ce pèlerinage-là n'a rien à voir avec d'autres rassemblements. Chaque année, nous publions un compte-rendu financier du coût du pèlerinage des gens du voyage. Le coût global du pèlerinage est de l'ordre de 1 million de francs. Cette année, il devrait être sensiblement inférieur. Quant aux consommations d'eau et d'électricité, elles font l'objet d'une partie du remboursement. Je n'ai jamais dit que ce pèlerinage coûtait zéro à la communauté lourdaise. Sur le terrain Mgr Rhodain-Arrouza 2, on a constaté en se rendant sur place dès l'annonce de ces dégradations, que cela concernait les nouvelles armoires électriques. Le terrain n'a jamais été forcé, grâce à la vigilance des services de police. On est en train de faire le bilan des dégâts. Sinon, ça n'a pas été une explosion atomique sur l'Arrouza 2. Il est clair que cela coûtera quelque chose. Nous sommes en train d'en fixer le montant. (...) Nous ne sommes pas disposés à faire fonctionner un péage sur ces terrains. Il n'y aura pas une sorte de "taxe de séjour". Nous nous sommes organisés pour que les coûts de fluides (eau et électricité) sur Arrouza 2 soient dorénavant payants. Nous utiliserons une technologie nouvelle avec des cartes comme les cartes téléphoniques. Les voyageurs de passage sur Lourdes, hors période du pèlerinage, sauront que c'est ainsi que cela se passera dorénavant sur le terrain de l'Arrouza 2. Cela limitera les coûts d'exploitation de ce terrain. De même, il y aura chaque jour le passage d'un personnel communal pour vérifier au bon fonctionnement du terrain, la bonne occupation du terrain permanent et sa bonne utilisation jusqu'à créer une régie pour la vente de ces cartes couvrant la consommation électrique.

Donc, il n'y a pas d'anarchie. Il y a des problèmes. Petit à petit, une organisation se met en place. En termes de coût, Il est clair que c'est un coût supportable mais sensible pour les finances communales. Sans parler du coût pour l'Etat d'un tel rassemblement".

(Propos recueillis par Gérard Merriot)


 

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