Plan de Prévention des Risques Inondations (PPRI)

(Point-presse du samedi 16 octobre 2004)

L'affaire avait ému la profession hôtelière, essentiellement celle située sur les zones concernées (avenues Peyramale et Paradis). Michel Azot, l'adjoint au maire chargé des questions d'urbanisme, suit de près le dossier. Il a tenu à rassurer les hôteliers. L'outil économique sera préservé. Voici ci-dessous quelques extraits de la longue intervention de Michel Azot.

Michel Azot : "Le PPRI vise à sécuriser les biens et les personnes. Pour la ville de Lourdes il y a en gros trois éléments qui ont permis d’établir un premier niveau d’analyse : ce sont d'abord les inondations du fait de la présence du gave, l’éboulement et les glissements de terrain. Les éléments de référence qui ont servi à l’analyse de ce plan sont les crues qu’on a pu enregistrer d’une façon scientifique dont la crue centennale de 1937 qui est la plus importante."

L'Etat, initiateur du PPRI

"Ce sont les services de l’Etat qui sont les initiateurs du PPRI. Ils ont établi les données scientifiques en confiant une étude à un bureau d’études indépendant et qui a caractérisé l’ensemble du périmètre qui est le périmètre de Lourdes sur lequel les risques d’inondation sont importants. En gros, les risques d’inondation sont délimités par les zones que l’on caractérise par des zones d’expansion des crues et les zones de rétention."

"Dans la loi portant sur les plans de prévention, il y a des risques forts, des risques moyens et des risques faibles. C’est à faveur de cette analyse qu’ont été déclinées les zones rouges, les zones bleues et les zones blanches."

"Les services de l’Etat que nous avons rencontrés à plusieurs reprises y compris les services centraux ont décidé du fait de l’importance économique de la zone sur laquelle est établi ce plan de prévention, de décliner cette zone rouge dans une appréciation orange. En gros qu’est-ce qui préside à la nature rouge d’un espace lorsqu’il y a un risque d’inondations ? C’est la hauteur de l’eau au moment de l’inondation et la vitesse de circulation de l’eau qui ne doit pas être supérieure à 0,50 m par seconde. C’est la vitesse considérée comme limite pour que quelqu’un, notamment un enfant et une personne âgée, puisse se maintenir".

"La notion d’orange est une notion locale. On est sur un périmètre rouge. Sur ce périmètre, les services de l’Etat disent : on va analyser un élément qui amoindrit un impact en se situant sur une vitesse qui se situerait autour du mètre/seconde et une hauteur de crue qui atteindrait 1 mètre. L’analyse faite a permis de délimiter cette zone par rapport également à la distance qui sépare le bâtiment du lit initial du gave (distance + expansion de la crue + vitesse de circulation)."

L'outil économique sera préservé

"Ce qui a inquiété les socio-professionnels c’étaient les dispositions légales par rapport aux zones. Bien entendu avant même que le plan de prévention ne soit transformé en enquête publique, nous nous étions nous aussi inquiétés. A tout moment, nous avons accompagné cette démarche de façon à ce que l’outil économique soit préservé puisque énormément d’hôtels sont construits sur cette zone. Nous nous sommes inquiétés de l’avenir de cet outil économique. La déclinaison de ces zones fait qu’en tout état de cause cet outil économique il est préservé. C’est la chose principale. Certains n’ont pas compris, n’ont pas voulu comprendre. C’est-à-dire que quelle que soit la zone, qu’elle soit rouge ou orange, la reconstruction d’un bâtiment, le fait de vouloir faire une transformation, le fait de vouloir l’améliorer, tout ceci est positif. Le moderniser est possible à condition bien entendu comme à chaque fois qu’on reconstruit et ce quel que soit l’endroit, de respecter un certain nombre de critères qui sont des critères de mise en sécurité concernant justement cet impact d’inondation. Il y en a plusieurs, ça peut concerner l’isolement, des réseaux électriques, des surfaces corrosives, ça peut être de mettre obligatoirement des matériaux ou des produits de surfaçage, ça veut dire aussi que le stockage de produits toxiques devrait être mis à la hauteur de référence qui correspond à la hauteur de la crue."

"La loi, c’est la mise en sécurité des personnes et mise en sécurité des biens."

"La reconstruction est possible sauf à considérer la destruction totale du bâtiment par la crue".

Propos recueillis par Gérard Merriot